Dans les cuisines de l'Histoire 4. À la table des empereurs

S i la Révolution a fait tomber les rois, la démocratie aura encore besoin d’un bon siècle pour devenir vraiment pérenne. Empereurs, retours de la monarchie et diverses parenthèses parlementaires vont souligner le XIXe siècle. En cuisine, la situation est similaire. Les progrès techniques (la réfrigération, les conserves, etc.), l’apparition de la bourgeoisie et des premiers critiques gastronomiques, sans compter les innombrables changements de modes vont venir profondément changer profondément les habitudes et la façon dont on mange et on déguste.

Isabelle Bauthian et Raphaël Beuchot sont aux commandes du quatrième tome de Dans les cuisines de l’Histoire. Fidèles au style de la série, ils alignent chronologiquement des épisodes clefs ou révélateurs de leur sujet en les entrecoupant de quelques maigres précisions et recettes de l’époque. De Marie-Antoine Carême à Auguste Escoffier, le balayage du siècle et de ses grands cuisiniers est large et varié. Les gourmands Rossini ou Dumas ainsi que les techniciens comme Nicolas Appert et ses suivants n'ont pas été oubliés non plus. En clair, tous les ingrédients sont bien là. Dommage que leur présentation soit si maladroite. Les anecdotes se suivent, les faits s’empilent et c’est à peu près tout. Monotone, sans relief, la lecture se montre terne. L’ensemble reste totalement lisible, mais quel ennui, alors que les fondations de ce qui a fait la gloire de l’art culinaire français défilent sous les yeux.

Graphiquement, Beuchot s’en sort un peu mieux. Tout en restant très classique, la mise en scène est dynamique. De plus, l’artiste ose modifier son style d’un chapitre à l’autre. Il insuffle un peu de vie à une narration terriblement basique et sans surprise.

Brouet guère relevé, À la table des Empereurs s’avère peu inspiré et manque dramatiquement de caractère ou de punch. Les très belles illustrations et les quelques audaces du dessinateur arrivent néanmoins à donner un peu d’éclat à un album au final décevant.

Moyenne des chroniqueurs
5.0