Le serment des lampions

C ette année, Ben en est sûr, avec ses amis il va réussir à découvrir où vont les lampions. Le soir de l'équinoxe d'automne, ils enfourchent leurs vélos et suivent la lente descente des lumières sur la rivière. Mais, cette fois, ils ne vont pas faire demi-tour au rocher au visage. Non, ils vont continuer jusqu'à trouver enfin la clé de ce mystère. L'aventure commence...

Cinq ans après Je n'ai rien oublié, Ryan Andrews revient sur le marché français avec une bande dessinée riche en rêverie et en qualités. En neuf chapitres et plus de trois cent trente planches, l'auteur américain dresse une aventure épique entre songe et réalité. De son dessin rond, aux couleurs pastelles, il entraîne les lecteurs dans les pas de ses deux personnages principaux avec une fluidité bluffante. S'appuyant sur une colorisation douce mais qui marque chaque séquence d'une ambiance propre et forte, l'artiste déjà nommé deux fois aux Eisner Awards embarque dès les premières pages.

Malgré quelques longueurs et - pour les plus cartésiens - des situations invraisemblables, la magie opère et l'envie de connaître le fin mot de cette recherche augmente. L'amitié, le regard des autres et sa place dans un groupe, mais aussi l'entraide et la confiance en soi et ses amis sont joliment abordés, sans lourdeur. Avec un réel don pour la mise en scène où les doubles pages sont bien amenées et leur effet amplifié ainsi qu'un soin particulier sur le rythme, les respirations comme les accélérations de l'action, l'auteur fait preuve d'une belle maîtrise de sa narration. Le voyage n'en est que plus beau.

Conte initiatique, fable onirique, balade féerique, Le serment des lampions est un peu tout cela à la fois. C'est aussi et surtout une œuvre aboutie, malgré ses petits défauts, que Ryan Andrews offre à ses lecteurs. Et la confirmation d'un auteur à suivre avec attention.

Moyenne des chroniqueurs
7.0