Malcolm Max 1. Les pilleurs de sépultures

M alcolm Max a beau être séduisant et doué dans ce qu'il fait, il n'en reste pas moins agaçant au possible aux yeux de Charisma Myskina, son acolyte demi-vampire, qui ne voit pas comment excuser ses manières. Les deux détectives n'ont pas vraiment le temps de jouer au chat et à la souris, ils ont sur les bras une bien étrange enquête à résoudre. Et vu le tour qu'elle prend, il ne faut négliger aucune piste, aucun indice. Le temps est compté !

Le dossier en fin d'ouvrage en atteste, Peter Menniger a mûri son histoire et sait parfaitement où il va. Époque victorienne, teintée steampunk, et une dose de paranormal forment le cadre des aventures d'un duo détonant. Le dessin stylisé d'Ingo Römling donne à l'ambiance autant qu'aux protagonistes, une saveur particulière qui sied parfaitement au ton choisi par le scénariste. Le trait du dessinateur, duquel l'influence de Mike Mignola transparaît, se veut généreux et constant tout au long des cinquante-six. Malgré quantité de narratifs, la mise en page garantit une bonne lisibilité à chaque séquence. Toutefois, les nombreux textes hachent le rythme et nuisent à l'immersion. L'équilibre entre informations à donner et fluidité s'avère fragile.

En dépit de ce défaut, ce premier tome tient la route. L'intrigue, qui rappelle Jack l'éventreur, demandera certes d'adhérer au genre en acceptant, sans se poser trop de questions, l'ésotérisme mais l'ensemble est agréable. Les passages humoristiques viennent atténuer les nombreuses scènes sombres ou sanglantes tandis que le scénario livre au compte-gouttes les clés d'un récit visiblement dense. Peter Menniger sème plusieurs pistes tout en maintenant l'intérêt du lecteur. De quoi attiser la curiosité et donner envie de voir où tout cela mènera.

Copieuse mise en place, au style marqué et plaisant, Les pilleurs de sépultures offre à Malcom Max un démarrage sur les chapeaux de roues. Si les longueurs et les quelques errements de rythme sont gommés, nul doute que cette nouvelle série aura tous les atouts pour séduire un large public.

Moyenne des chroniqueurs
6.0