Maïdan Love 2. Yvanna

B ogdan, toujours à la recherche d'Olena, est dans de sales draps. Coincé entre ses anciens collègues qui le prennent pour un déserteur et les révolutionnaires qui voient en lui un fidèle du pouvoir, il ne sait comment s'en sortir. Heureusement, Ivanna n'est jamais très loin et pourrait bien l'aider. Encore faut-il qu'il s'échappe...

Suite et fin de Maïdan Love, avec ce second opus, tout juste un an après la sortie du premier tome. Dans la lignée de ce qu'ils avaient proposé, Aurélien Ducoudray, Christophe Alliel et Albertine Ralenti repartent sur un rythme endiablé. Malgré une narration quelques peu hachée à cause de retours arrières impromptus, le scénariste de Kidz et de Bots rend la lecture rapidement passionnante. Le lecteur (re)plonge dans les pas de Bodgan, perdu dans ce pays en proie aux émeutes où chaque camp défend ses idées. Si la situation apparaît parfois rocambolesque, elle reste agréable à suivre, grâce notamment à une mise en page travaillée. Le trait du dessinateur, bien mis en valeur par les couleurs judicieuses de sa complice, a gagné en précision et en réalisme.

Les obstacles qui se dressent sur la route du héros prêtent parfois à sourire mais l'enchaînement des événements s'appuie sur un cadre solide que cet humour permet de traverser avec légèreté. Car, comme les auteurs le rappellent en insérant une longue liste de victimes, cette révolution n'a rien eu de drôle. Sans en avoir l'air, le scénario met ainsi en évidence la complexité de la situation où l'opposition des générations, des idées et la manipulation des informations brouillent les tenants et les aboutissants d'un conflit qui conduira à la fuite et la destitution du président. Ni caricature potache, ni cavalcade loufoque, le récit tend avec malice vers une quête d'identité à travers les amours du personnage central.

Diptyque atypique, mené tambour battant, Maïdan Love mêle histoire, amour et aventure avec suffisamment de talent pour lui pardonner ses légers défauts. Une histoire aux allures de cocktail explosif, comme une manifestation qui tourne mal !

Lire la chronique du tome 1.

Moyenne des chroniqueurs
6.0