Skateboard Chronicles

U ne mère toxicomane dépassée, une petite sœur préférant le monde des insectes à celui des humains (c'est compréhensible vu son entourage) et un placement dans une famille d’accueil bien pensante, mais déconnectée de sa réalité, heureusement qu’il reste le skateboard à Nell pour s’évader. Et puis, il y a Ambre. Elle est sympa celle-là, malgré son continuel discours écolo.

Récit contemporain très formaté, Skateboard Chronicles aurait aussi bien pu être une série télé ado ou un téléfilm de début de soirée. Une cellule familiale déchirée, des jeunes qui se cherchent, une rédemption par le sport et beaucoup de pathos : tous les ingrédients classiques du genre sont présents. Sortez les mouchoirs, les larmes vont couler dans les chaumières. La sincérité du scénariste est indiscutable et les profils qu’il a imaginés impeccables, peut-être un peu trop malheureusement. En effet, le casting dans son ensemble semble sortir d’un manuel d’écriture dramatique. Chaque protagoniste a son rôle établi et jamais ne s’en échappe, ne serait-ce que dans une seule case. Résultat, les réactions sont téléphonées et l’intrigue, déjà guère originale au départ, s’avère totalement prévisible tant elle ne se repose que sur des poncifs.

Le trait très énergique de Mattéo Simonacci tente d’apporter un peu de peps à l’histoire. Celui-ci ne démérite pas et son style typé comics se montre efficace à défaut de véritablement décoiffer. La situation est vraiment regrettable, car il y avait la place pour proposer des images intéressantes, voire révélatrices (le parc d’attraction abandonné juste effleuré, les scènes de planche à roulettes à peine développées, par exemple). À la place, le dessinateur a préféré rester collé à son script. Dommage.

Moyenne des chroniqueurs
4.0