L'enfant de l'orage / Le prince de l'orage 1. Pierres de sang
M
oskip trouva l'enfant dans les bras de sa mère inerte. A ses côtés, une besace contenant plusieurs pierres d'un rouge sang. Respectueux, le chasseur les placera sur la sépulture de la femme et ramènera l'enfant dans son clan. Il s'appellera Laith et deviendra son fils.
Plus rapide, plus agile, plus rusé que ses compagnons de jeu, rien ne semblait pouvoir effrayer Laith, rien si ce n'est le fracas de l'orage... C'est durant leur apprentissage qu'il révèlera alors ses pouvoirs latents en ressuscitant l'un de ses camarades. La nouvelle de la résurrection jettera l'émoi parmi les membres du clan et sur les conseils du sage Fahuw, Moskip décidera alors de révéler à Laith la vérité sur ses origines en emmenant son fils adoptif sur la tombe de sa mère.
L'enfant de l'orage s'inscrit dans une veine assez classique de l'heroic-fantasy: un orphelin atypique, aux mystérieux pouvoirs, sera chassé de son clan d'adoption et se mettra alors en quête de ses origines...
Malgré cette faiblesse apparente, cette bande dessinée mérite néanmoins que l'on s'y attarde. On peut en effet saluer la qualité visuelle de ce premier tome. La mise en couleur rend parfaitement justice à la diversité des lieux traversés. Mieux encore, le traitement informatique de l'image n'alourdit en rien l'ensemble et souligne, au contraire, avec beaucoup de subtilité, les détails des visages des protagonistes. L'esthétisme général des personnages est lui aussi très travaillé; certains traits rappelleront parfois la patte de Guarnido (Blacksad) ou Barbucci (Skydoll). Bref, c'est une vraie réussite visuelle.
Les personnages, malgré des archétypes bien connus, restent suffisamment crédibles et variés pour effacer l'impression de déjà-vu, un sentiment qui s'estompe d'avantage grâce au rythme soutenu qu'offre le récit. Bichebois - le scénariste- loin de simplement planter le (somptueux) décor de son premier tome, choisit de développer l'intrigue en profondeur, offrant ainsi aux lecteurs une rare diversité de lieux et de scènes.
L'enfant de l'orage ne se complait donc pas dans les facilités du genre, et nous plonge dans une aventure dense, pleine d'action et... d'intérêt, voilà tout !
6.7