Béatrice (Mertens) Béatrice

L à, il est encore là, ce sac rouge que personne ne remarque ! Un soir, troublée par cet objet qui paraît l’attendre, d’un geste preste, Béatrice s’en empare…

Venu du monde de l’audiovisuel, Joris Mertens cultive avec bonheur une passion pour la bande dessinée et les belles histoires. Celle de Béatrice est un modèle du genre.

Cent douze planches sans une bulle, sans l’ombre d’un texte, mais un récit qui surprend autant par son intensité que sa fluidité. À l’évidence, Béatrice n’est pas le fruit du hasard, mais l’aboutissement d’un travail de longue haleine, patiemment mûrit. Également peintre et photographe, Joris Mertens cultive une approche plurielle de l’image et de ses agencements. Cinéma et bande dessinée se retrouvent ici intimement liés dans un conte urbain qui revisite quelques grandes questions existentielles. Cependant, le plus captivant demeure cette couleur qui anime chaque instant, ce trait qui sait être précis autant qu’incertain, et ce dessin, muet, qui pourtant porte en lui l’effervescence d’une ville qui ne dort jamais vraiment, la bruyante insouciance des Années folles, ou bien encore le souffle d’un dernier soupir.

Béatrice est un bel instant de lecture, de ceux qui maîtrisent l’art de la suggestion comme de l’émotion.

Moyenne des chroniqueurs
8.0