Le joli Coco Le Joli Coco

O h le joli «zoiseau» ! Dans le beau ciel bleu, il vole, tel un avion tout rond et rose comme un bonbon. Mais sous ses apparences toutes mignonnes se cache…

L'origine du Joli Coco provient d'un poème que Capucine a rédigé étant enfant et que Boulet (Bolchoi Arena, Donjon Zenith) s'est approprié pour en faire une version Rambo jubilatoire et trash. Le décalage est excellent, car les auteurs utilisent un volatile, symbole de paix, de sérénité, de liberté aussi, pour le détourner à des fins beaucoup plus brutales et sombres, dans un dessein d'humour noir. Plus un recueil d'illustrations qu'une bande dessinée, l'ouvrage feinte le lecteur sous ses allures de livre pour enfants. D'un côté, les couleurs acidulées, la rondeurs des formes, les décors minimalistes et, de l'autre, des éclats de violence, des yeux vides, un sabre et du sang. Simple et efficace : une page, un dessin. Si l'intello peut y voir une critique de l'armée et du traitement limite de ses pions combattants, l'objectif est surtout de se payer une bonne tranche de rigolade, à ne pas mettre entre toutes les mains cependant de part le langage un peu grossier, bien approprié et fendard, il faut le reconnaître.

Sorte de parodie irrévérencieuse du soldat honorable, prêt à se sacrifier pour la bonne cause (s'il en est une) et qui, bien évidemment, se fait entuber, Joli Coco se lit sans complexe. Bon divertissement !

Moyenne des chroniqueurs
6.0