Waluk La grande traversée

Q ue la vie est bien cruelle ! Abandonné par sa maman, Waluk décide de sortir de son refuge afin de refréner une faim féroce. Mais il n'est pas facile pour l'ourson de se débrouiller tout seul, sans compter les menaces des autres adultes qui défendent méchamment leur part. Heureusement, ils ne sont pas tous comme ça. Après s'être fait envoyé paître, la petite boule de poils rencontre Esquimo, un vieil ours, victime lui aussi de solitude. Ils apprendront ensemble à survivre et surtout, à se méfier des humains qui mettent la Terre à mal.

Après une précédente édition dans un format à l'italienne en 2011, Dargaud propose de nouveau Waluk, sous des dimensions classiques cette fois et en deux volumes. Emilio Ruiz conte, dans un premier temps, le parcours initiatique d'un bébé plantigrade, sous l'égide d'un aîné, bien heureux de cette aide réciproque et impromptue. Avec tendresse et humour, le lecteur suit les difficultés au quotidien de ce duo attachant, faisant se rencontrer la jeunesse naïve à la sagesse de l’âge mûr. La deuxième partie est consacrée à l'exposition des dégâts générés par l'Homme et les conséquences sur l'environnement ; une leçon d'écologie pertinente qui permet aux enfants de comprendre facilement les enjeux pour la planète. Le ton est juste, sérieux et léger à la fois ; pas de reproche ni d'amertume, mais une mise en garde importante. À noter également une pointe d'onirisme avec l'évocation d'une légende inuit, ce joli mélange prend sans effort.

Ana Miralles (Djinn) croque avec bonhomie et douceur ce monde de glace. Certes, les décors sont forcément minimalistes néanmoins, l'ambiance polaire, dans les tons blancs et bleus, et très bien retranscrite dans tous ses aspects.

Ce couple d'artistes espagnols livrent une fable riche pour toutes les générations, car délivrant un message universel. Sous un aspect quelque peu documentaire se développe une véritable histoire, touchante et joliment illustrée (suite et fin en août).

Moyenne des chroniqueurs
7.0