Ratafia delirium 1. Le mal blanc

I l est dit qu'au beau milieu d'une planète peu connue, d'une petite source coulerait… L'eau de jouvence ! Au pied de la fontaine, Romuald et ses compagnons marins pensent qu'il serait bon tout de même de vérifier la véracité de la légende. Qui va goûter le breuvage magique, enfin, s'il l'est bien ? Gaspard, volontaire un peu forcé, trempe ses lèvres et perd soudain ses couleurs, se transformant en blanco. Il a attrapé le mal blanc ! Un zombi quoi… L'épidémie s'attaquant à vitesse grand V aux membres du Kouklamoon, il est impératif de trouver un remède, cependant, aux confins de l'univers, autant chercher une aiguille dans une botte de foin.

Comme l'a fait Arleston avec Lanfeust, Nicolas Pothier emmène les flibustiers de l'infortune en apesanteur. Le pire ratage en matière d'équipage, la pire raterie sur mer s'envoie donc en l'air ! La recette est la même, d'accord, mais toujours aussi savoureuse. Les multiples références et clins d'œil au genre du space-opéra (Star Wars, Albator, Mars attack...) abondent et les calembours et autres jeux de mots tirés par les cheveux (avale-t-il un clown chaque matin ?) parsèment les dialogues régulièrement, à tel point que le lecteur en cherche parfois là où il n'y en a pas. Preuve qu'après huit tomes, le scénariste en a encore de pleines charrettes ! Des morts-vivants, un trésor en «bitcogne», des extra-terrestres, une île déserte… Ah, quand même ! De cette situation loufoque, le fan ne se lasse pas et en redemanderait bien une suite.

Frédérik Salsedo reprend les crayons pour ce spin off. Pas rouillé pour un sou depuis le tome où il avait passé le flambeau à Johan Pilet, il se débrouille aussi bien sur l'eau que dans l'espace. Ces trognes de travers et ses mimiques expressives restent poilantes et finalement, attachantes.

Cette incursion intersidérale permet d'élargir le champ des possibles en matière d'humour et de parodie, elle laisse un goût de reviens-y.

Moyenne des chroniqueurs
6.0