Cinema Panopticum

U ne fête foraine… lieu où les rires d’enfants se mélangent au brouhaha ambiant. Seule attraction à la portée de la modeste bourse de l’héroïne, le « Cinema Panopticum » est une sombre tente désespérément vide, réunissant cinq visionneuses. L’héroïne va y découvrir cinq histoires qui se révéleront autant fascinantes que dérangeantes.

A l’image d’Hippolyte (Dracula chez Glénat), Ott travaille sur carton à gratter, ce qui contribue à donner une atmosphère oppressante dès les premières cases. Son découpage simple allant de 1 à 4 cases se révèle d’une rare efficacité au point de pouvoir se passer d’un élément narratif souvent essentiel : les dialogues. L’expressivité des visages illuminés tour à tour par la peur, le chagrin, la douleur ou le désespoir ne fait que renforcer la noirceur de ces « contes » horrifiques jusqu’à l’apogée final où Ott se joue de nous, usant du principal ressort de la peur : l’imagination.

Cet auteur suisse se fait décidément bien rare, eu égard à ses qualités graphiques et narratives. Hormis quelques courts récits dans la collection « patte de mouche » à L’Association, un récit plus long chez Delcourt (Exit dans la collection Encrages, disparu du catalogue !) et quelques autres livres qu’il n’est pas aisé de se procurer (aux éditions Modernes), il est bien difficile d’assouvir la curiosité qui naît dès ce livre refermé ! Si vous aimez en vrac, la Quatrième dimension, les films de Tod Browning ou de Murnau, les manèges (pas vraiment « enchantés ») et d’autant plus si vous êtes en pleine forme, courez lire ce livre !