La marche

U n pas, un autre, puis encore un autre afin de ne pas mourir gelé vivant dans cet enfer de glace. Après l’amère victoire de la Moskova, octobre 1812 est le début de la lente agonie de la Grande Armée !

Les troupes françaises se replient et avec elles ceux qui ont cru en l’Empereur, mais l’hiver russe est plus impitoyable que les cosaques et extermine tous ceux qui pensaient pouvoir indument le braver. Ainsi, dans cette débâcle, ils sont une dizaine à devoir s’enfoncer dans la toundra gelée. Au fur et à mesure, le froid, la fatigue, la faim, les loups les déciment un à un… impitoyablement. Cette marche - sans espoir - révèle chacun au grand jour, parfois dans sa générosité, trop souvent dans sa petitesse car lorsqu’il est question de survivre, les plus forts ne pensent pas aux plus faibles et les plus vertueux ne sont pas les mieux récompensés. Sur ce scénario co-écrit avec Anne-Laure Reboul, Régis Penet propose un dessin en blanc et noir blanc aux encrages puissant qui exacerbe l’immensité immaculée des plaines de l’Europe centrale et le huis clos psychologique dans lequel se débattent ces naufragés de l’hiver.

La marche, le dernier roman graphique du duo explore sans concession les grandeurs comme les bassesses de la condition humaine et sait ressusciter les grandes héroïnes.

Moyenne des chroniqueurs
6.5