Azimut (Lupano/Andréae) 5. Derniers frimas de l'hiver

L ’immortalité de l’une pourrait provoquer le trépas de tous les autres… mais l’inéluctable ne l’est peut-être pas tant que cela…

Fin de cycle aux allures de feux d’artifice pour Azimut, œuvre aussi poétique que déconcertante.

Avec le fil du temps comme trame de fond, Wilfrid Lupano a construit - en cinq albums - une saga abracadabrantesque où la réalité nourrit une fiction, de prime abord, des plus extravagantes. Toutefois, sous couvert de fantaisie et d’humour, les messages sont pourtant là ; à l’instar de ce lapin givré qui provoque un refroidissement climatique qui met le feu au Petitghistan et jette, sur les routes encombrées de manchots ample-heures, des cohortes de "réfugelés" !

L’attrait, comme le succès d’Azimut, est d’avoir, parallèlement à la dimension onirique du propos, su développer un univers graphique à l’unisson. Pour l’occasion, le trait de Jean-Baptiste Andréae fait merveille. Volubile sur l’expressivité et la physionomie de ses personnages, inventif autant que précis sur la machinerie temporalo-drolistique, délirant sur les décors ou généreux lorsqu’il est question des courbes de Manie Ganza, le dessinateur bordelais donne vie à tout son petit monde dans une débauche de couleurs et une créativité propres à enflammer les imaginations les plus arides.

Les volatils chronoptères et autres saugres saugrenus ne sont plus, le Nord, lui, s’en est revenu et Manie a renoncé à son éternelle beauté… Tout est bien qui finit... peut-être trop bien !

Moyenne des chroniqueurs
8.0