Guerilla green

L e vert est la couleur du moment ! Effet de mode ou préoccupation de fond, difficile de s’y retrouver dans la diversité des discours ambiants. Guerilla green apporte sa petite pierre au cairn de l’écologie urbaine, version 2.0.

Reprenons depuis le début. Ophélie Damblé officie sur YouTube où elle prône la reconquista végétale, la seed action et les bombes à chloroplastes. Pour sa part, Cookie Kalkair a déjà sévi en solo sur Pénis de table ou 9 derniers mois. Voilà pour les promoteurs de l’affrontement végétalisé.

Question forme, cet album militant - au format atypique et à la pagination conséquente - mise graphiquement sur des couleurs douces et un dessin "blog and Co", simple et vivant. Structuré en chapitres qui renvoient - grâce à un QR code - aux publications de Ta Mère Nature, le propos joue sur le registre du dilettantisme branché. Destiné aux 15 -35 ans connectés et urbains, Guerilla green a été calibré pour eux : ce one-shot au verbe prolixe et accessible se consomme donc vite et possède la rémanence d'une vidéo sur Instagram. Si, les fondements historiques du mouvement de Green Guerillas, la plantation de pommes-de-terre sur les giratoires, les astuces de grand-mère pour bouturer les plantes en pots ou encore les meilleurs spots permettant de s’adonner aux joies de la Garden attitude se veulent autant de bombes à graines lancées dans les plate-bandes engazonnées d’une génération qui n’a pas oublié les Trente glorieuses, il faudrait cependant ne pas perdre de vue que nous dégradons une planète à l’exiguë finitude !

Petite friandise mentholée pour guérilleros du dimanche, Guerilla green est bien évidement imprimé sur du papier issu de forêts exploitées en gestion durable sans préciser toutefois la labellisation (FSC, PEFC ou Écolabel Européen ?), ni indiquer si les encres sont végétales ou certifier les pratiques RSE de l’imprimeur espagnol, mais cela va de soi...

Moyenne des chroniqueurs
5.0