Le dernier dragon 2. Les cryptes de Denderah

A lors que Léonard de Vinci et son disciple rédigent un codex rassemblant toutes les anecdotes qu’ils ont pu recueillir au sujet des dragons, dans une autre salle du palais, leur commanditaire, César Borgia, s’apprête à boire une coupe empoisonnée par les soins de la sorcière Drac. À des lieues de là, Stali, la dragonnière déchue, débarque aux Cinq Terres avec l’espoir de recouvrer son honneur perdu. Plus loin encore, Umas arrive à point devant Saint-Jean d’Acre. Assiégée, la forteresse résiste tant bien que mal aux assauts répétés des Sarrasins appuyés par un haret. La présence de la créature ailée pourrait être un début de piste menant jusqu’à l’œuf convoité par tous.

Ses pions installés sur l’échiquier, Jean-Pierre Pécau ne s’attarde plus guère et engage résolument son récit dans l’action. Passant d’une de ses héroïnes à l’autre, sans coup férir et assez brusquement, il déroule son scénario, allant de péripéties en rebondissements, du moins en ce qui concerne Umas et Draga. Dans leurs sillages respectifs, la mort frappe, que ce soit par les flammes ou divers artifices. De son côté, Stali, elle, est reléguée dans une attente obstinée lors d’une mise à l’épreuve destinée à mesurer la force de sa volonté. Emportant le lecteur vers une nouvelle contrée, les dernières pages ne manquent pas non plus de maintenir la tension à son comble et s’achèvent même sur un cliffhanger qui donne furieusement envie de connaître la suite. Pour autant, il est un peu dommage que la psychologie des flamboyantes protagonistes ne soit pas vraiment fouillée.

La mise en image de Léo Pilipovic et Lajos Farkas se révèle plaisante et est agréablement relevée par la chaude palette de couleurs de Thorn. Le duo de dessinateurs offre de belles planches au découpage efficace et bien lisible. Les cadrages sont variés, de même que les ambiances. Aux cases plus denses montrant des intérieurs (palais de César Borgia et taverne à Acre) répondent des panoramas plus larges, parmi lesquelles des vues aériennes réussies.

Dans la veine du tome précédent, Les cryptes de Denderah propose une aventure trépidante – parfois trop -, mais pèche par un développement des événements un rien trop rapide qui ne permet pas (encore) de s’attacher réellement à des figures pourtant intéressantes a priori.

Moyenne des chroniqueurs
5.0