Gagner la guerre 2. Le Royaume de Ressine

E n être réduit à bouffer des insectes dans une geôle infecte… Dire que peu de temps auparavant, Benvenuto trinquait avec son ami tout en goûtant aux charmes de la belle Cardomna dans une taverne animée, et cela pendant que Cyparissa, ville ressinienne, était mise à sac par les guerriers de la république de Ciudalia. Sur le papier, cela semblait joué d'avance, pourtant, la destruction de la flotte du podestat Cladestini remet en cause la victoire. C'est sans compter l'intelligence fourbe de Ducatore qui, en allant sur le front de la bataille, va réussir à tirer son épingle du jeu. Aux frais de qui ? Benvenuto, pardi !

Dans ce deuxième tome, Frédéric Genêt amène le lecteur rapidement et efficacement au cœur de nouveaux enjeux qui poursuivent et étoffent l'intrigue précédemment constituée. Le lecteur retrouve le spadassin, ce héros sympathiquement antipathique toujours aussi brut de décoffrage, ainsi que de nouveaux personnages intéressants, assez nombreux. Toutefois, leur présentation progressive permet de ne pas s'emmêler les pinceaux et d'appréhender le caractère de chacun. Si le passé de l'homme de main est peu abordé, les manigances politiques sont de nouveau au rendez-vous avec Ducatore et son esprit machiavélique. L'auteur sait ménager le suspense et le chemin pavé de mauvaises intentions des arrivistes retors se suit avec entrain et enthousiasme, ce qui n'empêche en rien de compatir au triste sort du soldat, devenu pantin. La dernière scène promet de belles surprises et des rebondissements inattendus.

Le récit se déroule quasiment exclusivement en territoire marin. Grâce à la variété des plans et du cadrage bien pensé, le regard navigue au milieu des scènes de combats savamment orchestrées, sans mal de mer. Quelques problèmes de proportions persistent, mais n'entament cependant pas le plaisir de lecture.

Les aventures mouvementées du pion/espion continuent tambour battant, homme de main pour un vilain, jusqu'à quand ?

Moyenne des chroniqueurs
7.0