L'humain L'Humain

U n demi-milliard d'années après notre ère. La Terre est parvenue à se remettre des outrages que l'humanité lui avait causés. La mission Phénix, menée par Robert et son équipe de robots, peut désormais démarrer...

Six ans après Diagnostics, Luca Varela et Diego Agrimbau s'associent une nouvelle fois. Exit l'introspection et les troubles mentaux, place à un thème cher à l'auteur du très réussi Le jour le plus long, l'anticipation sur base de science fiction.

En quelques pages, la mise en place efficace de Diego Agrimbau happe son lectorat. Une arrivée mystérieuse, au beau milieu d'une faune peu accueillante et une narratrice interne perdue donnent le la d'une intrigue rapidement prenante. Le trait rond et simple choisi par son complice pour croquer les décors et les créatures simiesques, autant que la quadrichromie noir-gris-rouge-rose contrastent avec l'omniprésence du danger et la cruauté de certaines situations.

En cinq chapitres rythmés, qui se dévorent plus qu'ils ne se lisent, la folie prend le pas sur la science avec une férocité sauvage. L'enchaînement des événements créent une tension sans nuire à la fluidité. C'est probablement le seul écueil tant le basculement de Robert paraît abrupte malgré le deuil qui le frappe. Une sensation appuyée par le manque d'informations et de développements du personnage de June, qui auraient amené plus aisément la transformation de son chercheur d'époux en Frankenstein futuriste.

L'Humain rate de peu le sans-faute. Une histoire bien narrée, dont la seconde partie s'avère quelque peu rapide pour convaincre pleinement, même si les choix - autant graphiques que scénaristiques -, osés et pertinents au vu des thèmes et du sujet, sont à saluer.

Moyenne des chroniqueurs
6.0