Mondo reverso 2. La Bonne, la Brute et la Truande

I ls auraient pu (rou)couler des jours heureux et avoir beaucoup d'enfants, enfin, deux ce n'est pas mal. Déjà que lui, l'homme au foyer, se tape tout le boulot ! Car Lindberg en veut à sa dulcinée Cornélia de passer la majeure partie de son temps dehors à jouer les shériffes. Et pour en rajouter une couche, le garçon des Thompson a été enlevé. Quel cirque ! Heu, en effet, le kidnappeur supposé se trouverait parmi des forains d'un (trans)genre particulier. Les freaks, c'est chic !

Mondo reverso, le western qui vous la fait à l'envers... mais vous êtes prévenus, alors ne vous plaignez pas.

C'est reparti pour une aventure délirante et délurée née de l'esprit de Dominique Bertail et Arnaud Le Gouëfflec. Pour ce deuxième tome, le folklore mexicain se mélange à la foire aux monstres humains, ainsi qu'au vaudou. Le fan de la première heure reconnaîtra Hatchett, qui trimbale ses bijoux de famille en brouette suite à un surdosage. Même s'il n'est pas évident d'inverser les rôles de façon systématique, force est de constater que la narration est toujours aussi truculente et bien tournée. Bien sûr, c'est barré, poussif et un peu grossier, pourtant ça tient la route grâce à ce postulat de départ original, parfaitement assumé et assuré. En plus, il y a une petite dose de romantisme, exprimée dans la relation entre les deux tourtereaux estampillés «je t'aime moi non plus».

Le graphisme est à l'avenant du texte, chiadé et riche, presque trop sur certaines cases ; cependant, la bonne gestion de l'encrage et de l'épaisseur des traits remédie à ce défaut. Des Muerta, une Baronne Samedi sexy en diable, une divinité maya sous ecsta.. il y en a pour tous les goûts.

Caramba ! Si vous avez aimé les préliminaires, vous demanderez la suite : aussi fofolle, avec des personnages sortis des crayons d'un dieu qui a mal compris la Genèse, mais très habile de ses doigts. Le lecteur aurait presque envie de faire un tour dans cet univers, sans dessus, ni dessous, pardon : sens dessus dessous. Au fait mon chéri, n'oublie pas de repasser mon tailleur avant de faire la vaisselle et de laver par terre, je travaille moi !

Moyenne des chroniqueurs
7.0