Paresse

« Paresse est un projet que j’ai réalisé du 1er janvier au 23 juillet 2008. À tous les jours, je dessinais un strip de quatre cases plus ou moins inspiré de ma vie. Je me rappelle que ce n’était pas toujours évident de trouver une bonne chute. »

Le recueil témoigne du quotidien d’un jeune bédéiste, de sa compagne et de leurs deux chats. Les saynètes racontent des micro-événements, souvent banals, dans lesquels un peu tout le monde se reconnait : les ronflements du conjoint, la difficulté de faire du sport, mais surtout la procrastination, laquelle agit comme fil conducteur.

Certaines histoires amusent, d’autres tombent à plat ; à quelques reprises il s’avère même difficile de comprendre le dénouement. La réunion de l’ensemble des gags en un seul album dessert le discours. Il était probablement préférable de les découvrir quotidiennement, au fur et à mesure de leur production. Au fil des jours et des semaines une connivence s’est sans doute créée entre l’artiste et son lectorat. Allez savoir si certains récits ne s’apprécient pas davantage à la lumière d’une actualité aujourd’hui oubliée.

Le coup de crayon de Pascal Girard se montre minimaliste ; les personnages sont rapidement esquissés et les lieux restent sommaires. Comme le dessin demeure expressif, ce n’est pas forcément problématique. Les illustrations n’incitent cependant pas le bédéphile à s’y attarder ; d’ailleurs, dans son mode de diffusion original (sur le site de l’auteur), ces propos devaient vraisemblablement être prestement consommés.

Tout au long du projet, le protagoniste fleurette avec le voyeurisme : il écoute les ébats amoureux des locataires du dessus et observe ses voisines, particulièrement celle qui a l’habitude de se balader seins nus. Mais si le véritable exhibitionniste était le narrateur qui expose sa vie… faisant ainsi du lecteur un voyeur ?

Moyenne des chroniqueurs
5.0