Xerxes : la chute de l'empire de Darius et l'ascension d'Alexandre

B ataille de Marathon, 490 avant Jésus-Christ. Les Grecs l’emportent contre les troupes du roi Darius, lequel meurt au combat. Xerxès, son fils, prend le relais, mais ce ne sera qu’un siècle et demi plus tard, avec à leur tête Darius III, que les Perses tenteront véritablement de se relever. Ils trouveront cependant sur leur chemin Alexandre le Grand.

La période couverte par Xerxès est longue, les ellipses nombreuses et, par moments, déstabilisantes. Le rythme est variable, certains épisodes sont pratiquement escamotés (notamment la vie de celui qui prête son nom à l’ouvrage) alors que les affrontements semblent interminables. Le ton fait également sourciller ; généralement dramatique avec une touche de poésie, mais à l’occasion ironique, un peu comme si le scénariste tenait à rappeler que tout cela n’est pas vraiment sérieux. Ainsi, un combattant achève un adversaire tout en demandant à son compagnon d’armes des nouvelles de sa femme. Enfin, l’auteur n’hésite pas à se taire et à laisser parler ses images, quelquefois pendant plusieurs pages consécutives.

Le traitement graphique évoque celui de comics sur lesquels aurait été collée une esthétique inspirée par les illustrations figurant sur les vases grecs. La publication à l’italienne donne par ailleurs à l’œuvre un air de production cinématographique à grand déploiement qui convient parfaitement au propos. Certaines cases sont somptueuses et (sur) chargées, alors que d’autres, beaucoup plus sobres, présentent des ombres ou encore des personnages à peine esquissés. Cette absence de détails n’enlève rien à la puissance des dessins, bien au contraire. Le souci d’en mettre plein la vue se fait d’ailleurs parfois au détriment de la lisibilité ; le découpage se montre en effet souvent complexe et il n’est pas toujours évident de s’y retrouver avec l’ordre des vignettes.

Les premières planches de l’album séduisent. Le lecteur pénètre dans un univers grandiose où tous sont dominés par leurs passions. Les excès et la redondance de la violence finissent néanmoins par lasser, puis la lecture devient un peu pénible.

Moyenne des chroniqueurs
5.0