Shirley 1. Tome 1

G érante d’un café, Bennett Cranly a passé une petite annonce pour trouver une femme de chambre qui s’occupera de sa grande demeure. Un soir, elle a la surprise de découvrir sur son perron une adolescente venue briguer la place. Ne pouvant se résoudre à laisser cette orpheline à la rue, la bistrotière décide de la prendre sous son aile et s’aperçoit très vite que, malgré ses treize ans, Shirley est une véritable fée du logis. Une complicité s’installe alors entre l’employée et sa maîtresse.

Déjà publié en 2007 chez Kurokawa, le premier tome de Shirley a été réédité au printemps par Ki-oon dans sa collection Kizuna, et sera suivi d’un second (et dernier ?) volet en novembre. Cette courte série est signée Kaoru Mori (Bride stories) et le lecteur y retrouve, dès la couverture, l’ambiance victorienne ainsi que le style graphique qui ont fait la force d’Emma. Le récit consacré à l’héroïne éponyme couvre deux tiers de l’album et se déroule sans anicroche, montrant le quotidien de la domestique et de sa jolie patronne, en s’attardant sur des moments de partage qui permettent de cerner leurs personnalités respectives. Presque rien ne vient perturber ce ciel serein si ce ne sont quelques gaucheries et timidités ou craintes qui s’estompent dans un dialogue bienveillant. La paire d’historiettes qui terminent le volume se révèlent du même acabit. De nouveau, la mangaka fait la part belle à des portraits ancillaires – Nelly et Mary –, tout en saupoudrant son propos d’un zeste d’humour léger et aimable. Finalement, davantage que le scénario, ce sont les dessins soignés et un sens certain de la mise en scène des atouts et atours des charmantes protagonistes qui retiennent l’attention et plaisent à l’œil. Doté d’un trait fin, le graphisme possède une expressivité appréciable, en dépit de la ressemblance entre les visages d’une histoire à l’autre.

Mené tranquillement, Shirley constitue une gentille bluette, plutôt agréable à lire.

Moyenne des chroniqueurs
5.0