Après l'Enfer 1. Le jardin d'Alice

B royés par quatre années de conflit, Zeke, Hickory et Hunk s’en retournent dans une Caroline mise à sang par les forces de l’Union. Inopinément, leur route croise celle de Dorothy et Alice…

Damien Marie avait séduit sur Ceux qui me restent par sa sobriété et sa retenue. Avec Après l’enfer, tout est différent, mais les qualités d’hier demeurent. Sans faux-semblant, ni concession pour les exactions commises, la guerre n’en devient que plus horrible lorsqu’elle s’exprime par le mutisme de ses victimes ou des regards tournés vers des mondes imaginaires. En très peu de planches le décor est planté, les protagonistes dépeints… leur errance à travers un Sud humilié peut commencer, jalonnée de la suffisance des vainqueurs comme de la rancœur des vaincus.

Le dessin de Fabrice Meddour accompagne ce road-movie sudiste avec émotion par un toucher et des teintes éteintes qui savent donner l’intensité voulue à chaque séquence. Ceux qui furent de passage à Perros-Guirec en avril ont eu l’occasion d’admirer ses planches aquarellées, rehaussées à l’encre ou au pastel sec, riches d’évocation au travers d’une gamme chromatique volontairement restreinte.

Loin des clichés d’un Sud idyllique ou d’un Nord humaniste, Après l’enfer s’enfonce désormais dans la moiteur du bayou à la recherche de ses âmes damnées.

Moyenne des chroniqueurs
7.0