Mages 1. Aldoran

D ans le nord des terres d'Arran, Castlelek est un village totalement indépendant de tout royaume. Shannon, petite fille intrépide, est occupée, comme bon nombre d'habitants, à profiter de la douceur et la quiétude de son environnement et occasionnellement à rendre visite à Tyrom, un vieil ermite. Jusqu'au jour où un cavalier du roi Gerald fait irruption dans leur communauté. Son message est clair, ce patelin doit être rattaché à l'empire de son souverain, lequel, en échange, leur accordera sa protection.

Après avoir été tantôt affublé d'oreilles pointues elfiques, temporairement doté de crocs acérés d'orcs et parfois eu vissé une tête difforme de gobelin, Jean-Luc Istin endosse présentement les pouvoirs des mages. L'auteur, tel un autochtone issu de ces vastes contrées imaginaires qui lui sont si chères, propose de faire connaissance avec une espèce humaine toute particulière, dont les redoutables vertus valent à ces membres d'être, soit assujettis, ou au contraire, pourchassés. C'est le cas pour Aldoran qui a refusé l'adoubement par le passé, errant depuis comme une âme en peine, contraint de se servir de ses sortilèges pour se dissimuler de la caste d'oppresseurs chargée de répertorier et de contrôler cette puissance maléfique qui les habite. Pour défendre les intérêts d'une bourgade paisible, autonome et éternellement épargnée par les tourments qui agitent ses alentours, Tyrom, un aïeul amnésique au physique de colosse, accompagné de Shannon, une gamine téméraire, vont inévitablement, rencontrer ce magicien énigmatique. Certes, il convient d'annoncer que le canevas de départ n'est pas nouveau et ne surprend pas. Cependant, la magie opère, car, que ce soit à la faveur d'une narration consistante et fluide ainsi que d'un développement rapide, concis et surtout attractif, le conte parvient à enchanter rapidement.

Kyko Duarte (Chroniques de la Guerre des Fées, Dans la paume du diable), qui a apporté sa contribution dans des épisodes de la série Elfes, connaît parfaitement les exigences de la maison Soleil et de son comparse scénariste. Parce que son dessin reste précis et très technique, il est donc logiquement convoqué pour illustrer le premier opus de cette nouvelle aventure d'heroic fantasy consacrée à l'ordre des élémentalistes. Les prises de vue avec quelques plans inclinés ou élargis favorisent une immersion totale du lectorat dans l'atmosphère de l'histoire et le climat des lieux.

Si les péripéties de la plupart des races et peuplades qui composent cet univers commencent à s'essouffler, avec Mages, les Terres d'Arran n'ont visiblement pas livré tous leurs secrets et ont encore beaucoup de choses à raconter.

Moyenne des chroniqueurs
7.0