Amazing Grace 1. Tome 1

J ohn avait tout pour être heureux. Un boulot qu'il aimait, une femme adorable et bientôt, un bébé. Mais alors que Sara venait de donner naissance à Grace, leur petite fille, la quasi totalité des États-Unis disparu dans une catastrophe dont personne ne sait rien. Seul, perdu et en deuil, John a dû faire face et élever sa fille. Et très vite, il s'est avéré que la petite n'était pas comme les autres. Depuis le père et l'enfant parcourent ce qui reste de leur pays en tentant d'échapper aux pillages et à la peur et la méchanceté des survivants. Jusqu'où ? Jusqu'à quand ?

Pour inaugurer la nouvelle collection, Grindhouse stories de Glénat, Aurelien Ducoudray (scénario), Bruno Bessadi (dessins) et Fabien Alquier (couleurs) offrent avec Amazing Grâce un album à mi chemin entre post-apo et fantastique. Bien loin des amphigouris qui sont légions lorsqu'un tel cadre est choisi, le scénariste de Maïdan Love pose vite le contexte avec une introduction sur les chapeaux de roue. Tandis que sa préface éclaire sur sa passion (et sa collectionnite aigüe) pour un cinéma particulier, la suite se montre avare en informations. Quel type de catastrophe a eu lieu ? À qui est-elle due ? Dans quel état se trouve le reste du pays ou du monde ? Etc. En plaçant au cœur dans son intrigue une jeune héroïne et la relation qui la lie à son père, l'auteur crée rapidement de l'empathie, sans pour autant faire sortir les mouchoirs. La singularité de l'enfant et ses conséquences, en plus d'ouvrir la voie à de multiples rebondissements, rendent la situation ambiguë ; De quoi Grace est-elle atteinte au juste et comment va-t-elle va évoluer ? Est-elle vraiment contrôlable ? Et les autres dans son cas ?

Ces questions, légitimes, n'ont pas de réponse dans ce premier tome. Mais quoiqu'il en soit, la curiosité est piquée et l'intérêt maintenu tout au long de la centaine de planches. De son côté, Bruno Bessadi délaisse l'étape d'encrage autant par gain de temps que pour accentuer le côté réaliste. S'éloignant de son style comics (Bad Ass) réussi à jouer plein sur la dualité de la gamine, à la fois repoussante et mignonne. Plus largement, il parvient à rendre admissible et immersif ce futur, parfois cruel ou effrayant mais jamais racoleur ou gore, bien aidé par les teintes judicieuses de Fabien Alquier.

Encore mystérieux mais accrocheur, Amazing Grace démarre fort et laisse entrevoir de belles promesses. Rendez-vous est donc pris pour le deuxième acte (trois sont prévus) qui devra transformer l'essai pour faire de ce récit un modèle du genre.

Lire la preview.

Moyenne des chroniqueurs
6.0