Résilience 3. La Mer de plastique

S ix ans se sont écoulés depuis l'échec de l'utopie de la Résilience et la catastrophe de la vallée. Pour tout le monde, les choses ont changé. Du moins en apparence...

Après l'agriculture intensive et l'omnipotence des conglomérats industriels, c'est la mer qui sert de cadre à cette aventure. Le contexte désormais planté et l'essentiel des protagonistes présentés, Augustin Lebon peut laisser libre court à son imagination tout en restant dans la lignée des thèmes abordés précédemment. Plus axé sur l'action, avec de la piraterie et l'accumulation de déchets au large, ce troisième opus ne s'encombre pas d'une mise en place trop longue en plongeant directement dans le vif du sujet. Adam et Agnès doivent reprendre du service et risquent de recroiser certaines connaissances. Si, en tant que futurs parents, leurs ambitions ont changé et leur insouciance s'est envolée, leurs convictions les poussent à ne pas rester inactifs. Jouant sur les ressentiments qu'ils éprouvent envers Ellen et les dangers inhérents à la mission qu'ils se voient confier, le scénariste expose rapidement les enjeux et s'appuie sur les tensions existant entre ses personnages pour entretenir celle de son récit. Efficace dans sa mise en scène, l'artiste et son trait réaliste vont à l'essentiel, sans pour autant la jouer à l'économie. Grâce à des décors aux allures de Waterworld et aux couleurs d'Hugo Poupelin, les ambiances sont marquées et habillent chaque scène avec force.

Contre-temps, disputes, rebondissements et obstacles jonchent évidemment le parcours des héros. Sans livrer toutes les clés de ce diptyque, l'auteur lance suffisamment de piste et sème quelques indices pour entrevoir des développements intéressants. Un univers maîtrisé en somme qui trouvera son dénouement avec Les tombeau des glaces prévu pour 2020.

Résilience progresse à chaque parution et prouve qu'il faut parfois laisser du temps à une série pour qu'elle mûrisse et s'installe. Avec La mer de plastique, Augustin Lebon et Hugo Poupelin proposent une œuvre de qualité dont l'action ne dilue pas le propos.

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Moyenne des chroniqueurs
7.0