La princesse de Clèves La Princesse de Clèves

« Ce qui paraît n’est presque jamais la vérité » : forte de l’enseignement maternel, Mlle de Chartres est désormais avertie. Mais la cour d’Henri II est pleine de dangers pour une jeune oie blanche qui viendrait à confondre profondeur des sentiments et légèreté des sens.

La princesse de Clèves est considérée comme l'un des fleurons des belles lettres françaises, l’une des toutes premières œuvres classiques. Toutefois, pourquoi vouloir prendre le risque d’en faire une adaptation ? Bande dessinée et littérature n’utilisent pas les mêmes ressorts narratifs, peu s’en faut ! Dès lors, il devient difficile de respecter l’ouvrage originel sans l’expurger de certaines parties superfétatoires pour le 9e art. Si la psychologie des personnages et leurs questions existentielles (doit-on être fidèle à ses engagements ou à ses inclinations ?) sont conservées notamment aux cours de séquences de dialogues sur six cases sans bords, les aspects descriptifs trouvent dans le dessin une forme de résumé dont les autrices ont su jouer, tout comme de la mise en abîme de Mme de La Fayette et sa respectable connivence avec de La Rochefoucauld.

Joliment revisité à quatre mains par Catel Muller et Claire Bouilhac, La princesse de Clèves est une histoire dans laquelle il est loisible de se (re)plonger ne serait-ce que pour en apprécier l’intemporelle subtilité.

Moyenne des chroniqueurs
6.0