Ballade

P auvre petit garçon riche.
Début juin, la longue période des vacances commence et avec elle, son cortège de vacuité. Louis, rejeton d'une opulente famille de la haute bourgeoisie, étouffe dans sa vie vide de sens et d'affect. Il s'apprête à vivre un nouvel été fait d'ennui et de superficialité. La visite surprise d'un cambrioleur sexy et sûr de lui se révèle être un déclic. Le duo improbable s'embarque pour la tournée des résidences secondaires désertes des amis du père de Louis.

Voler le superflu des ultra-riches pour donner à un pauvre, voilà un sujet d'actualité. Or, Ballade n'est pas un pamphlet politique, ni une chronique sociale. L'aspect trop caricatural des antagonistes, du blaireau fin de race aux bouseux à fusils, en passant par la nunuche coiffée comme la princesse Leia et la nantie au sang chaud, enlève tout sérieux au propos. C'est une histoire pétillante comme une bulle de savon qui s'envole dans un ciel estival. C'est l'évasion de deux paumés, chacun aux antipodes de l'échelle sociale, en quête de sens et d'identité dans un road-trip transgressif. Il y aura des questionnements, des heurts et une forte dose d'adrénaline mêlée d'humour, mais le traitement du thème reste léger. Le travail graphique de David Courbet, dans un style rétro très 90's, apporte beaucoup à la qualité de lecture. Le jeu complémentaire de verts et d'oranges offre la chaleur et une douce intemporalité à peine rompue par quelques détails contemporains.

Un bel ouvrage propice à la détente, idéal à lire sur la terrasse, un verre à la main.

Moyenne des chroniqueurs
6.0