Les chroniques d'Under York 1. La Malédiction

Ça y est ! Alison va enfin réaliser son rêve. Débarquée à New-York il y a si peu, et alors qu'elle sert des burgers à de jeunes cadres dynamiques, va voir ses toiles exposées ! Malheureusement, ce qui devait être sa soirée tourne au cauchemar et lorsque son frère débarque pour la ramener au bercail, elle est bien loin de se douter de ce qui l'attend là-bas...

Une collection young adult, un format proche du franco-belge, une dessinatrice italienne rompue aux comics et un scénariste aussi à l'aise pour les polars que pour la science-fiction. Le casting et les ingrédients de ces Chroniques d'Under York est éclectique et alléchant. Pas convaincu(e) ? Et en ajoutant un monde souterrain, une course à la mairie et une grosse poignée de sorcellerie, la curiosité est piquée ?

Si le risque d'un amalgame raté était présent, le résultat dissipe les doutes. S'appuyant sur le dessin réaliste et dynamique de l'artiste transalpine, le scénariste d'On Mars_ construit une intrigue rondement menée. Les personnages sont bien caractérisés et l'univers intéressant. Ce New York du dessous, pentacle regroupant cinq courants de sorcellerie (Vaudou-Européen-Chinois-Amérindien-Latino) offre de belles perspectives et donne envie d'en savoir plus. L'élément déclencheur du retour d'Alison parmi les siens n'est pas des plus originaux mais a le mérite de rapidement exposer les forces en présence et les dangers possibles. Pour densifier cette trame, les accointances entre les deux mondes sont elles aussi dévoilées - se payer les services de sorciers pour atteindre son but - et les bases propices à quelques rebondissements à venir ainsi posées.

Le tout est habillé dans un style moderne, autant dans le découpage que dans le trait, et entrecoupé d'extraits du journal intime de l'héroïne. Cet effet narratif, avec l'usage du style direct pour casser le quatrième mur, entraîne une certaine proximité avec la jeune femme. Ses aspirations apparaissent légitimes et réalistes et l'identification n'en est que plus aisée malgré une situation pour le moins fantastique. C'est dans son déroulé que l'histoire, agréablement cadencée et qui se lit d'une traite, pêche. Le manque de réelle surprise notamment, laisse le lecteur rompu au genre quelque peu sur sa faim au vu des possibilités entraperçues.

Efficace, La Malédiction remplit son office. Du mystère, des dangers et de l'action, Mirka Andolfo et Sylvain Runberg livrent un album accrocheur et donnent rendez-vous aux lecteurs à la rentrée 2019 pour le deuxième tome de cette trilogie.

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Moyenne des chroniqueurs
5.0