Rosa 2. Les hommes

R osa ne serait-elle pas désormais sous l’emprise du Diable ? Si vouloir sauver son homme est faire œuvre de charité chrétienne, une fois celui-ci rappelé à son créateur, il est bienséant de reprendre le chemin tracé par l’Église…

Il y a du Maupassant en Dermaut lorsqu’il est question de tenir la chronique d’une France villageoise, rurale et calotine. Mais il y a aussi du Daumier quand il est l’heure de la croquer, de lui donner quelque matérialité avec des protagonistes typés à en frôler la caricature. Le dessinateur de Malefosse aime regarder vivre les gens, leur tirer le portrait et jouer de leur personnalité au travers de leur physionomie. Mais avec ce diptyque, François Dermaut semble devoir s’impliquer plus qu’à l’accoutumée ! Rosa, son épouse, la tuberculose, le cancer, la mort, la maladie… les parallèles ne sont-ils pas trop nombreux pour ne pas penser qu’il exorcise, pour partie, ses peurs par le truchement de cette histoire ? Désormais, il sait que le temps n’est plus le même, lui qui en prend tant pour chaque dessin. Trois jours entiers pour mettre une planche en couleurs. L’aquarelle sèche rehaussée aux crayons exige son tribut d’heures et une patience sans faille pour pouvoir être maîtrisée… et il y a encore tellement de choses à raconter, à illustrer !

Contemporain dans son propos et superbement dessiné, Rosa est un conte qui aurait pu mal se terminer, mais à l’évidence la jeune femme a droit maintenant à sa part de bonheur au pied du Mont Saint-Michel…

Moyenne des chroniqueurs
8.0