Valérian L'avenir est avancé - Volume 2

P ierre Christin (scénario) et Jean-Claude Mézières (dessin) ont mis fin en 2010 aux aventures des agents spatio-temporels Valérian et Laureline avec un ultime épisode L’Ouvre Temps. Depuis, les deux artistes repiquent ponctuellement au plat en élaborant de courtes histoires, saisissant ici un fil demeuré en suspens, complétant là des vides laissés dans les vingt et un albums.

Après Souvenirs du futur (2013), paraît L’Avenir est avancé, composé de cinq mini récits. Chacune d’elles est introduite par une splendide pleine page de Mézières, en couleurs directes, mettant en valeur le dynamisme de son trait, la beauté de ses sujets et la profondeur épique de ses arrière-plans. La série est ainsi revisitée par la mise au jour d’un énième complot contre Point Central, un retour sur l’existence agitée du Schniarfeur, une critique à peine dissimulée du fonctionnement des pays membres de l’OPEP, une colère d'une divinité aux allures d’Al Capone à l’encontre de nos deux héros adolescents et les prémisses de leur toute première mission, associant déjà les fameux Shingouz.

Si l’art de Mézières ne pâtit en rien du format court, tant son souci de l’esthétique architecturale et de l'élégance de ses personnages est constant, il n’en est pas de même de l'écriture de Christin. L’originalité fait défaut, les situations sont survolées et l’ensemble est incohérent. Certes, il est plaisant de dénicher des clins d’œil à des confrères (l’Abdallah de Tintin, le calife d’Iznogoud ou Corto Maltese), d’assister à la querelle entre Dieu et sa conscience et de retrouver la cité-planète, mais cela ne suffit pas à emporter une adhésion totale.

Cette parution est donc destinée essentiellement aux fanatiques de la saga et aux collectionneurs acharnés. Les autres pourront suppléer l’indigence narrative par une vague méditation que ne manque pas de susciter la plastique de Laureline.

Moyenne des chroniqueurs
5.5