Hot Space 1. Crash program

D ès le départ, cette mutation sentait mauvais. Bon, dans l’armée, même quand on est une tête brûlée comme Nohraïa Kovalski, on obéit. Direction Aoba, c’est quoi cette planète ? Une espèce d’avant-poste paumé au milieu de rien selon la hiérarchie et « faites vous oublier » précise bien l’ordre de marche. Si seulement elle avait su…

Space opéra ou thriller haute tension ? Hot Space ne fait pas de détail et fonce tête baissée ! Calqué sur une trame classique (héroïne bad-ass désabusée, complot géopolitique et découverte d’un monde et de ses habitants aux pouvoirs déconcertants), Le Pixx s’est contenté d’assembler des éléments déjà largement rodés à travers les systèmes. Par contre, si ces ingrédients sentent le déjà-vu, leur mise en place est explosive. One-liners assassins et scènes d’action se succèdent à un rythme d’enfer, ils sont à peine ponctués par quelques passages explicatifs passablement bavards (c’est pour la bonne cause, il faut bien que le lecteur ait une idée du pourquoi et du comment de cette galaxie lointaine). Les personnages ont autant d’épaisseur qu’un timbre poste et les incohérences sont nombreuses, mais rien qu’une bonne baston ou un coup de blaster ne puisse faire accepter (attention, la violence est soutenue). En résumé, un bon moment de lecture « pan dans la gueule » avec son lot de moments forts et de grands espaces, sidéraux ou désertiques.

Graphiquement, le dessinateur fait de son mieux pour donner corps à ce blockbuster saveur maïs soufflé. Un peu de Philippe Buchet, un soupçon de manga (particulièrement dans l’énergique découpage) et, impossible de passer outre, pas mal de Mœbius et son Désert B. Les influences sont là, c’est indéniable et donnent un aspect patchwork à l’ensemble. Pour autant, la narration s’avère solide et démontre un réel talent de conteur chez cet auteur dont il s’agit de la première œuvre solo.

Vaisseaux spatiaux, explosions et mystères, Hot Space porte bien son nom. Disponible dans toutes les bonnes librairies de Tatooine à Arrakis !

Moyenne des chroniqueurs
6.0