Pete Best

L 'Ouest américain, ses déserts rouges à perte de vue, ses canyons majestueux, ses indiens et ses gardiens de troupeaux. À des miles des légendaires Wyatt Earp et Wild Bill Hickok, il était une fois un vacher tout à fait ordinaire, un quidam maladroit et stupide monté sur un bourrin qui l'est tout autant. Parler d'un cow-boy serait flatteur. Non, Pete Best s'avère plutôt être un «cassos-boy» et à l'inverse de son blase, pas le meilleur pistoléro de la ville. Voici ses nombreuses mésaventures.

Jean-Michel Thiriet (La vie est courte) et Jérôme Duveau (Pièces et main d'œuvre) ont imaginé et brossé le portrait d'un bouvier imparfait à travers un ouvrage qui se veut humoristique et qui avait fait sa première apparition en 2013 pour les pages de Fluide Glacial. En lieu et place du dessin, les auteurs ont utilisé la technique du photo-modelage qui consiste à photographier des personnages réalisés en pâte à modeler. Mise en scène, retouches sur ordinateur et ajout de bulles viennent finaliser le travail. Ainsi, avec sa trogne faite en éponge synthétique, cet anti héros par définition vêtu d'un jean taille basse, absorbe le whisky beaucoup plus vite que son ombre et cumule les bêtises. Volant de badminton, nouille et raphia sont autant de petits accessoires et costumes qui habillent les protagonistes et ornent les arrières-plans. Le résultat est non seulement joli, mais il apporte le comique et la dérision qu'il n'y a pas forcément dans les textes. En effet, les facéties et les gags qui s'abattent sur le lecteur autant qu'une salve de flèches et qui ne durent que le temps d'une planche, demeurent malheureusement aussi légers qu'une plume de Sioux et quelquefois aussi cyniques et noires que le goudron promis aux gredins.

L'album revisite le western spaghetti. Il déclenchera parfois le sourire en lisant certaines âneries d'un des premiers, permettez le néologisme, «con-boy» de l'histoire du far-west !

Moyenne des chroniqueurs
4.0