Alma Cubrae 1. Le Collecteur d'Âmes

I l y a des lustres, Euracléa a été conquise par les hommes. Druides, indigènes et créatures mythologiques ont été chassés voire anéantis. Depuis, une élite de guerriers est chargée d'assurer la défense de leurs compatriotes et veiller à ce que la paix perdure entre les trois cités majeures qui la composent et qui connaissent des situations de plus en plus conflictuelles. Son nom ? La Garde Blanche. Placée sous l'autorité du capitaine Bernat De Cors, elle doit se rendre à proximité de l'une d'entre elles, où des faits étranges et maléfiques leur ont été signalés. Ce voyage pourrait bien être le dernier.

Gonzalo Torné qui s'est illustré dans la philosophie et qui, depuis, travaille en tant que conseiller littéraire pour de grandes maisons d'éditions espagnoles, fignole une idée soufflée par deux passionnés de reconstitutions historiques moyenâgeuses pour livrer un récit médiéval-fantasy intéressant, mais néanmoins nébuleux. Le lecteur devra faire preuve de patience et de quelques allées et venues dans cet ouvrage intitulé Le Collecteur d'Âmes avant de parvenir à trouver l'accroche. Pour cela, il patrouille aux côtés d'une poignée de soldats aguerris dans leur mission d'identification de la menace qui pourrait remettre en cause l'équilibre de la cité-mère et celui de tout un pays. Au programme : trahisons, vengeances et découpages de têtes. Même s'il reste cohérent et par-dessus tout prometteur, malgré une narration plaisante à suivre, force est de constater qu'il y a dans ce scénario comme un petit goût de Game of Thrones ou encore des Annales de la Compagnie Noire sans en avoir, évidemment, l'aura.

Le dessin est incontestablement l'atout de ce premier tome. Qu'elles soient troglodytes et alliage d'architectures modernes et médiévales, arborescentes avec des peuplades nichées au sein de racines disproportionnées, suspendues et posées sur un pont ancestral, les villes dessinées par Sergio Sandoval, qui a par le passé collaboré avec Guillermo Del Toro dans la réalisation de quelques films, sont fascinantes. Les personnages, jusqu'au-boutistes, guerroyant, harnachés en conséquence, ne dépareillent pas des décors imaginaires. Le souci du détail, la précision du trait dans les mouvements et les expressions de peur et de haine sont appréciables.

Il est souhaitable pour la suite des événements que le synopsis d'Alma Cubrae gagne davantage en fluidité afin de pouvoir prendre sa revanche sur un graphisme déjà très convaincant.

Moyenne des chroniqueurs
6.0