Le temps du rêve (H. Tonton) 2. Outremer

A près son départ précipité de France, Alice-Maayan a laissé Urbin dans l'expectative. Soutenu par Marylin, il n'a pas oublié la petite fille au talent si marquant. Lorsqu'un colis mystérieux arrive, les souvenirs se font encore plus vivaces. Sans hésiter, il saisit l'occasion de trouver des réponses à ses questions et surtout savoir ce qu'il est arrivé à l'enfant et peut-être, enfin, la retrouver.

Retour aux pinceaux pour H. Tonton qui livre avec Outremer la conclusion de son enquête intimiste autour de la jeune artiste aborigène et le milieu de l'art. S'appuyant sur une narration plus éclatée, due notamment aux divers protagonistes et à leurs localisations, l'action reprend quelques mois après l'arrivée des détectives de Walter Barn, et la fuite d'Alice. Cet éclatement ne nuit pas pour autant à la fluidité. Chaque groupe, qu'il soit en France pour Urbin et Marylin, en Italie pour Fergus et Alice ou qu'il vienne d'Angleterre pour le père adoptif et ses sbires, progresse et participe à la mise en place du final. Le rôle de chacun est peu à peu révélé dans une douce et amène volupté. Cette ambiance est mise en valeur grâce au trait léger et aux couleurs délicates de l'auteur. Les paysages côtiers et maritimes, aux bleus magnifiques, invitent à l'évasion et au voyage.

Tout en aquarelles, son dessin atténue le côté dangereux de cette aventure - sans le faire totalement disparaître - et confère à ses planches une gaieté surprenante au vu des événements. Un espoir parfaitement incarné par l'héroïne. Elle ne se laisse jamais abattre et ce malgré les obstacles à franchir avant d'atteindre son rêve, rejoindre son Australie natale. La résolution, peut-être un peu facile pour être totalement crédible, ne masque pas les qualités d'un récit qui dégage un mélange de tendresse et d'espérance.

Si la fin aurait pu être moins heureuse, Outremer se révèle à la hauteur des promesses d'Ocre. Un diptyque au charme indéniable grâce à un dessin tout en douceur.

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Moyenne des chroniqueurs
6.0