Black Magick 2. Passé recomposé

R owan est flic, le jour, et… sorcière, la nuit ! Mais qui peut bien en vouloir à la dernière descendante en titre des Black, elle qui accumule l’expérience et la force de sa lignée… ?

Second volet de la nouvelle série de Greg Rucka et Nicola Scott qui, après Wonder Woman, poursuivent leur collaboration.

Romancier avant tout, le scénariste américain se plait à prendre son temps et fait de Rowan une proie et non un chasseur. Alternant les séquences en passant d’un personnage à l’autre, il explore les diverses facettes de son histoire en multipliant, via les différents protagonistes, les éclairages. Derrière l’apparente facilité qui se dégage de ce récit, Rowan est confrontée à quelques thèmes dans l’air du temps : les rapports hommes / femmes, les arbitrages entre morale et sentiment, le fait d’être ou de se sentir différente … Mais là où le récit prend sa véritable densité, c’est au travers du trait très réaliste de l’australienne Nicola Scott. Encré sur le pourtour, puis travaillé en nuances et en ombrage, son dessin est doux - parfois estompé – et parfaitement expressif. Utilisant un large nuancier de gris, toutefois rehaussé de couleur lorsqu’il est question de sorcellerie, ses planches pâtissent cependant de cette relative uniformité qui lisse la violence sourde qui ourdit en silence.

Black Magick est de ces séries plus que calibrées qui ne peuvent réellement être prises à défaut, mais auxquelles il manque cependant le petit quelque chose qui déchaînerait l’enthousiasme des foules.

Moyenne des chroniqueurs
6.5