Viravolta 1. L'orchidée noire

X VIII siècle. L'ancien agent secret vénitien Pietro Viravolta de Lansalt arrive au château de Versailles. Sa discrétion et sa réputation d'être l'une des meilleures lames de son pays et d'ailleurs lui valent d'intégrer immédiatement le cabinet noir du roi Louis XV. Sitôt intronisé, il est sollicité pour une première mission toute trouvée : démasquer les commanditaires d'une tentative d'assassinat contre le monarque et, ainsi, mettre fin à l'éventuel complot qui s'ourdit dans les couloirs du palais et les rues pleines de coupe-jarrets de Paris. Il est l'orchidée noire, et malheur à celui qui se mettra en travers de son chemin.

« La journée sera rude. » Propos de Robert-François Damiens, condamné à mort en place de Grève.

Arnaud Delalande déracine son héros de son support habituel qu'est le roman pour le mettre au service de la bande dessinée. Auteur à succès des Reines de sang et du dernier Cathare, ce féru d'histoire se lance dans cette nouvelle saga, dont le premier tome se révèle être particulièrement dense et excitant. Sur fond de fait historique, son scénario entraine le lecteur sur les traces d'un régicide commandité par une organisation secrète et contre lequel l'espion transalpin s'avérera être la meilleure arme du souverain français. Le scénariste présente sa "taupe" comme un épéiste confirmé, malin comme un singe, droit dans ses bottes, et qui véhicule des valeurs dignes de la plus haute confiance. Cet ouvrage donnera l'opportunité d'approcher Louis «le bien-aimé», comme le surnommait son peuple, ainsi que d'éminents personnages de sa Cour tels que Casanova ou encore sa favorite, la marquise de Pompadour. Les fanas du scorpion, de Giacomo C ou plus récemment Nicolas Le Floch trouveront de quoi se régaler dans une aventure inédite qui se lit comme un récit complet.

Waouh ... ! Pfiou ... ! Les onomatopées ne manquent pas devant le dessin aussi abouti d'Eric Lambert (Merlin, Le dernier Cathare). Alors oui, effectivement, quelques pages apparaissent un peu surchargées de bulles et de textes, mais pour le reste, le travail est juste remarquable ! Traits réalistes des personnages, costumes d'époques, architectures, tapisseries, le lecteur se retrouve littéralement propulsé au sein d'une monarchie française avant qu'elle ne connaisse sa révolution. Son coup de crayon précis et soigné sur chaque élément et décors rappelle celui de Jacques Martin et de Jhen. Bref, pour résumer le contenu de ses planches : clap clap clap !

Esquiver Viravolta constituerait presque un crime de lèse-majesté. Restez sur vos gardes, l'épée de L'orchidée noire pourrait bien transpercer votre matière grise de part en part !

Moyenne des chroniqueurs
6.0