Samurai 12. L'Œil du dragon

L es ennemis, c'est comme les premières amours, il faut dépenser beaucoup d'efforts pour ne plus qu'ils vous tourmentent. En portant assistance à Sekiyo, une ancienne idylle, Takeo s'est trouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. En effet, un groupe de guerriers sanguinaires les pourchassent, les croyant coupables de l'assassinat d'un des leurs. Ce malheureux concours de circonstances déclenchera un déchaînement de violence, ce que femme veut…

Jean-François Di Giorgio organise le retour de vieilles connaissances de Takeo en élargissant l'intrigue commencée dans l'épisode précédent. Les nombreux intervenants sont pris dans des ficelles - un peu grosses - qui permettent un bon goupillage des péripéties, affectant néanmoins un brin la crédibilité du récit. Le scénariste accorde beaucoup de charisme à sa méchante héroïne qui vole de ce fait la vedette au personnage principal. Grâce à leurs antagonismes, le classique thème de la quête d'immortalité s'étoffe et acquiert une appréciable dynamique.

Cristina Mormille a repris le flambeau de la saga depuis le tome dix, en plus du spin off Samurai legendes. Si la qualité de son graphisme n'atteint pas encore celle du dessinateur d'origine Frédéric Genêt - il manque un côté racé - , il s'est cependant nettement amélioré avec du détail, des visages mieux proportionnés et de belles scènes de bataille. Sans dégager de réelle personnalité, la lecture s'avère tout à fait plaisante. Dans cette série, les actrices ne font pas d'excès de pudibonderie et aiment à évoluer en tenue d'Eve, mais loin d'être dévergondées messieurs, elles en imposent.

Il ne suffit pas de couper la tête pour se débarrasser d'un nuisible, il faut en éradiquer les racines. Ce cycle ne brille certes pas par son originalité et sa subtilité mais le lecteur retrouve avec un petit plaisir pervers les adversaires de toujours de Takeo qui, décidément, n'a pas finit d'en découdre.

Moyenne des chroniqueurs
6.0