Placerville

L e shérif de la petite bourgade de Placerville voit soudain sa tranquillité perturbée. Un ermite de la région est retrouvé mort, empoisonné par des araignées qu’il élevait. Peu de temps après, il doit enquêter sur la disparition d’une mère et de son enfant, qui auraient peut-être emprunté une route dangereuse des alentours. De plus, le coin n’a pas bonne réputation, des phénomènes étranges y ayant déjà été signalés.

Les habitués des récits d’horreur seront en terrain connu avec Placerville. En effet, Christophe Bec en décline ici de nombreux mécanismes et icônes, à commencer par la fillette fantomatique en chemise de nuit dont les longs cheveux bruns masquent le visage (rappel imparable du film The Ring, destinés à faire frissonner à défaut de surprendre l’amateur. Ce n’est pas l’originalité qui permettra à ce nouveau tome de la collection Flesh&Bones de se démarquer. En revanche, les qualités de conteur du scénariste et sa capacité à installer une ambiance angoissante permettent au lecteur de se plonger sans problème dans l’aventure, bien aidés par l’efficacité du trait réaliste de Cyrille Ternon. Le hic, et il est de taille, c’est que cette lente progression de la tension ne débouche sur rien de percutant. L’origine de la présence du spectre est dévoilée, point. Il n’y a pas d’emballage final, d’explosion qui laisse pantois. Au point d'avoir l’impression qu’il manque une partie de l’histoire. Construit sur des bases solides, Placerville laisse malheureusement le goût de la déception plus que de l'effroi.

Moyenne des chroniqueurs
5.0