Deus Ex Universe 1. Dissidence

L ’éditeur Mana Books propose des ouvrages inspirés de l’univers de jeux vidéo. La présente série est issue de Deus Ex. Il y est question d’un monde au bord du chaos. Les humains s’opposent à leurs anciens congénères, les Augmentés, c’est-à-dire des êtres transformés par la technologie qui voient leurs capacités physiques transcendées. Un groupe de terroristes, lassés du rejet des « purs », fomentent une révolution. L’agent d’Interpol Adam Jansen, lui-même un modifié, va tout faire pour conserver les chances de construire une cohabitation.

Avec ses promesses d’action sur fond de questionnement sur l’altérité, la relation à la machine et, plus largement, l’acceptation des différences, ce récit offre des perspectives intéressantes. Surtout que cette réflexion sur notre société est annoncée comme étant toute en finesse. Il y a là un gros point de divergence car le sentiment qui prédomine rapidement est que les auteurs ont chaussé leurs gros sabots. Tout d’abord, le contexte est abordé ici comme si tout à chacun avait joué au fameux jeu. Ceux qui n’ont pas eu cette chance vont peiner à contextualiser les évènements. Ensuite, les personnages sont caricaturaux. Enfin, la tension potentielle est totalement plombée par des voix-off et de dialogues lénifiants. N’oublions pas les grosses incohérences, telle cette organisation secrète capable de pirater les systèmes les plus sophistiqués pour aider le héros, mais qui n’est pas en mesure d’identifier l’origine d’un appel téléphonique d’un traître dans l’équipe d’intervention !

Le graphisme de John Aggs ne permet pas de compenser le déficit d’intérêt pour le scénario. Contrairement à l’impact de la couverture de Yohann Schepacz, les planches ne dégagent pas d’émotions. La caractérisation des protagonistes est sommaire et sans aucun charme, les scènes d’action n’ont aucun rythme. Pour clôturer le tout, la colorisation se contente d’aplats sans jamais chercher des nuances et un peu de travail sur la lumière propres à créer une atmosphère un peu attrayante.

S'appuyer sur le succès d'un produit ou exploiter une licence ne devraient pas exclure un minimum d’exigence afin de mieux rendre hommage à l'oeuvre de base.

Moyenne des chroniqueurs
3.0