Les technopères 7. Le Jeu parfait
A
lbino et ses cinq cent mille fidèles voguent toujours dans les confins de l'espace à la recherche de la galaxie promise. Tout au long de ce voyage initiatique, l'ex technopère suprême raconte sa vie. Récit qui n'est interrompu que par des obstacles de plus en plus insurmontables. Cette fois ce sera rien de moins qu'une muraille d'astéroïdes de plusieurs millions de kilomètres qui scinde l'espace en deux alors que l'armada techno-techno se rapproche...
On ne présente plus Alexandro Jodorowsky, roi incontesté d'une science fiction ésotérico-surréaliste, cinéaste, taromancien, etc... en bref un touche-à-tout vorace et prolifique. L'Univers de l'Incal, créé avec son comparse Moebius, s'étoffe maintenant depuis presque 25 ans d'albums en séries dérivées. Une des dernières en date est donc Les Technopères. Ceux qui s'initieraient à cet univers en commençant par cette série s'exposeraient sans doute à de graves troubles mentaux. En effet c'est sûrement celle où Jodorowsky aura poussé ses "délires" mystiques à leur paroxysme. L'imagination est certes au pouvoir en ces pages mais la structure du récit par trop identique d'album en album finit par lasser le lecteur.
Cet album ne déroge donc pas à la règle : dessin glacial, déshumanisé à l'extrême par des couleurs informatiques volontairement omniprésentes, récit répétitif à l'image des motifs d'une fractale... Bien des fans de John Difool, de Deepo la mouette de béton et autres méta-barons auront quitté la galaxie Jodo depuis longtemps, et s'ils avaient eu tort ? Le bonhomme aura certes usé notre tolérance au techno-vocabulaire dont il use et abuse ("holy bioshit", "gynécée antigravitationnel", "torpille flash-intuitive à double déflagration" pour ne retenir qu'un rapide florilège du Jeu parfait). De même son goût immodéré pour les démonstrations de puissance que nulle limite ne semble pouvoir arrêter en aura agacé plus d'un.
Mais quand même, où peut-il bien aller chercher tout ça ? Dans quels méandres tortueux s'égare son esprit lorsqu'il se penche sur ses scénarios ? Chapeau bas pour l'ensemble d'une oeuvre protéiforme.
Les Technopères ? Bah, on nous promet que le prochain tome est le dernier et il pourrait bien arriver à nous surprendre. Une preuve ? Jettez donc un oeil sur les dernières cases du Jeu parfait !
4.0