Archangel

L e Président à vie des États-Unis d’Amérique envoie son fils dans le passé d’une autre réalité créée par le Séparateur. Son but est de modifier un instant-clé de l’Histoire afin qu’elle corresponde à celle de son monde ravagé par des explosions nucléaires. La résistance va tenter de l’empêcheren envoyant deux soldats dans cette autre dimension. Tout se jouera en août 1945 à Berlin, alors que les nazis viennent d’être défaits.

William Gibson (Neuromancien), auteur de science-fiction et figure de proue du Cyberpunk, signe sa première bande dessinée, accompagné de Michael St. John Smith. Le thème est prometteur, le lancement accrocheur tandis que le contexte et les personnages sont plutôt efficacement installés. La montée en rythme va aller ensuite crescendo pour ne plus faiblir jusqu’au dénouement. Malheureusement, passé ce début plutôt réussi, ce comics tient seulement sur son tempo assez fluide et nerveux. Le récit semble totalement à l’étroit. Les protagonistes ne parviennent pas à prendre de l’ampleur, le propos politique reste esquissé, de même que les implications de ce Séparateur ou les origines de la situation. De plus, la caractérisation des méchants est par trop manichéenne. Clairement, il aurait fallu concevoir cette aventure sur plusieurs tomes pour lui laisser le soin de respirer, de se développer et de gagner en subtilité.

Sur le plan graphique, l’impression générale est plutôt agréable, les ambiances étant bien rendues grâce à une mise en scène efficace, un bon travail sur les décors et une colorisation plutôt soignée. En revanche, même si l’unité visuelle est relativement préservée, il est quand même dommage que trois dessinateurs se succèdent dans un one-shot de cinq chapitres, la prestation d’Alejandro Barrionuevo et de Wagner Reis n’étant pas tout à fait au même niveau que celle de Butch Guice.

Avec toutes ces bonnes intentions seulement ébauchées, Archangel laisse pas mal de regrets.

Moyenne des chroniqueurs
5.0