Warship Jolly Roger 4. Dernières volontés

S ur le plateau ce soir, deux personnalités se font face : Vexton, le président actuel, et Rebecca Veri, sa fidèle assistante, enfin, ex-assistante. En effet, celle-ci s'est engagée contre son supérieur pour le poste de commandement de la Confédération. Loin d'être cordial, ce duel est certes l'occasion d'opposer leur vision de l'avenir mais surtout de persifler l'un et l'autre. Dans le contexte explosif de guerre civile, les préparatifs du mariage avec la star holo Pénélope Tora apparaissent bien frivoles et font prendre un sérieux coup à la crédibilité du dirigeant sortant. Du haut de son vaisseau, Jon T. Munro assiste au débat télévisé et garde son sang-froid. Son objectif ? Venger la mort de son fils en perpétrant un attentat le jour même de la cérémonie nuptiale. Cependant, il semblerait qu'il ne soit pas le seul à vouloir profiter de cette opportunité pour rayer de la planète le détestable chef suprême.

Sylvain Runberg (Orbital) conserve la noirceur prégnante du tome précédent. Exploitant la dimension dramatique en mettant à mal les alliances originelles et dévoilant le vrai visage des personnes, le scénariste développe une certaine profondeur qui fait de Warship Jolly Roger une série de qualité. L'action, les enjeux multiples et les retournements de situation ne sont pas reste en entretenant une tension et un suspense constants. Au cours des quatre épisodes, le lecteur s'est attaché à l'équipage hétéroclite où chacun possède une personnalité forte et espère que la fin ouverte n'est que prémisses d'un nouveau cycle.

L'influence de l'animation sur le dessin de Miki Montllo se ressent, mais il s'est forgé son propre style et a exploité son expérience pour proposer des cadrages et des angles de vue pertinents et dynamiques. Loin de la froideur informatique, les couleurs et la luminosité engendrent une lecture fluide et réellement agréable.

À la fois surprenante et inévitable, la conclusion sous forme de Dernières volontés confirme la qualité de ce space opéra qui, sans révolutionner le genre, en expose un excellent exemple.

Moyenne des chroniqueurs
6.3