Hedge Fund 5. Mort au comptant

F rank est de passage en Érythrée où il représente un fonds d’investissement désireux de se positionner dans l’agroalimentaire. Mais la révolte gronde dans cet État dirigé d’une main de fer et les diplomates plient bagages. L’homme d’affaires souhaite lui aussi quitter le pays, mais les frontières se ferment et son passeport est confisqué. Pour tout dire, les choses se présentent mal pour l’investisseur éthique. C’est sa connaissance des marchés monétaires qui lui indiquera où se trouve la porte de sortie.

Les premiers tomes de Hedge Fund composent une trilogie dans laquelle Tristan Roulot posait un regard cru, mais convaincant sur le monde de la finance. Celui-ci servait de cadre à un suspens ancré dans la réalité du scandale des prêts à haut risque qui a bousculé l’économie mondiale en 2008. Les quatrième et cinquième opus forment un diptyque dont la saveur est distincte, beaucoup plus politique et teintée d’action. Ce n’est pas Largo Winch, mais les auteurs s’en approchent. Les références à l’actualité boursière sont moins présentes, le récit perd en crédibilité et une conclusion rocambolesque digne d’Hollywood confirme que la saga a adopté un nouveau ton.

Le dessin réaliste de Patrick Henaff est égal à lui-même. Les décors et les personnages sont bien faits; le bédéphile pinailleur notera qu’ils ont tous sensiblement le même rictus, mais l’ensemble est honnête.

D’abord thriller financier, la série se donne des airs de thriller tout court et semble renoncer à ce qui la rendait différente.

Moyenne des chroniqueurs
5.0