Kill or Be Killed 1. Tome 1

D ylan est mal dans sa peau. Sa vie ne lui offrant aucune perspective attrayante, il décide d’y mettre fin. Mais, là aussi, il ne se montre pas plus doué qu’à l’ordinaire et se rate. Pas encore remis de ses émotions, il reçoit la visite d’un démon qui lui apprend que sa survie a un prix : il doit assassiner un salaud tous les mois ou la mort viendra le cueillir. Finalement, Dylan veut vivre, mais dieu que le premier pas est difficile ! De plus, une fois la première ordure éliminée, il faut parvenir à cacher ce secret à ses proches et leur mentir continuellement, ce qui s’avère extrêmement pesant.

Nouvelle production du trio qui a œuvré sur l’excellent Fondu au noir, Kill or be killed se rapproche plus d’une autre création de la même équipe, Fatale, du fait de l’introduction d’un élément fantastique. Avec son gros deus (en l’occurrence, plutôt Daemon) ex machina comme postulat de départ, cette œuvre procure un sentiment partagé. D’un côté, il y a la maîtrise narrative bien connue de ces auteurs et leur efficacité dans le domaine du thriller et du polar noir. Avec des personnages torturés et intrigants, une mise en scène propre à faire naître la tension et plus globalement un bon travail sur les ambiances, il n’est pas difficile de se laisser happer. De l’autre côté, abstraction faite du prétexte initial, c’est une histoire de "loser" bien classique qui se dévoile avec ces traditionnelles références au poids du passé ou encore le débat sur la justification (ou non) de l’auto-justice. Il manque un petit quelque chose de surprenant pour ôter cette sensation de voir Brubaker "dérouler tranquillement", en jouant une partition parfaitement éprouvée.

Bon, avouons quand même qu’il y plus désagréable comme resucée. Le scénariste a prouvé qu’il fallait parfois être patient et le laisser installer son contexte pour mieux se faire surprendre par la suite. La série ayant l’air de se construire sur la durée (le chapitre 19 est annoncé en mai chez Image Comics), ces solides bases ont largement le temps d’être exploitées.

Moyenne des chroniqueurs
6.3