Le troisième Testament - Julius 5. Julius V

P our l’ex-général romain Julius Publius Vindex, tout est fini. Capturé par les autorités juives, il n’a plus la soif de se battre. Il a tout perdu, sa fille et son ami qui devait ouvrir les portes du royaume de Dieu. Mais l’élu déchu a survécu à la crucifixion et il a pactisé avec les Ténèbres. Alors qu’il n’en est plus digne, il a bien l’intention de briser le sceau du troisième testament. Malgré son désespoir, Julius ne peut se résoudre à le laisser déchaîner la colère divine sur le monde des hommes.

Avec une couverture rappelant à dessein celle du premier tome de la série d’origine (Le troisième Testament), la couleur est clairement annoncée. L’intrigue développée patiemment et habilement voit tous ses fils se tisser. S’appuyant sur la grande révolte des juifs et la réaction d’un empire romain venant d’essuyer de sérieux revers, la tension est à son comble, tant au niveau du contexte martial que de celui des tourments intérieurs des différents acteurs. Dans une voie pourtant toute tracée, Alex Alice ménage des surprises et entretient l’intérêt en s'appuyant sur des personnages crédibles et un enjeu solide, opérer la jonction avec les événements qui débuteront en l’an de grâce 1287, dans le comté de Marbourg.

Cette fois, la boucle est bouclée et de fort belle manière. D’autant plus que graphiquement, Thimotée Montaigne est toujours aussi inspiré, que ce soit à travers sa mise en scène tendue et dynamique, l’expressivité des protagonistes ou encore la puissance des décors ; le tout bénéficie d'une remarquable mise en valeur par les couleurs de François Lapierre.

Il était permis de s’interroger sur l’intérêt d’une préquelle lorsque le projet a été révélé. L’application et la qualité de ce final et, plus globalement, de la série dans son ensemble, en font une authentique réussite.

Moyenne des chroniqueurs
7.0