Dans la combi de Thomas Pesquet

L a chose est entendue, son séjour de six mois à bord de la Station Spatiale Internationale (ISS) a fait de Thomas Pesquet une gloire nationale interstellaire. Il est beau, jeune, super-intelligent et sympa. Gendre idéal façonné par la com’, il est le nouvel aventurier des étoiles. Pourtant, avant d’avoir pu arpenter le vide sidéral, son parcours aura été long et ardu : cinq interminables années d’un apprentissage dément, de tests improbables et de simulations répétées ad nauseam. Marion Montaigne revient sur cette trajectoire extraordinaire en enfilant la Combi de Thomas Pesquet.

L’approche « humoristico-vulgarisatrice » de l’auteure de Tu mourras moins bête se montre parfaitement adaptée pour relater ce vade-mecum de l’apprenti cosmonaute en devenir. Quelques infos sur l’enfance du héros et hop, le long processus de sélection démarre. Une poignée de gags ici, trois-quatre précisions théoriques là, un ou deux clins d’œil pour faire bonne mesure, la lecture est hilarante et passionnante. Sans en avoir l’air et sur près de deux cents pages bien remplies, la scénariste réussit à faire passer une multitude de notions scientifiques tout en s’amusant. Sur ce plan, la remise à sa place d’Hollywood et des films Seul sur Mars et Gravity s’avère plus que salvatrice face aux risques bien réels auxquels font face les membres de l’ISS.

Le style volontairement lâché de la dessinatrice est indéniablement partie prenante dans la réussite de l’album. Les bonshommes rigolos et le côté « carnet de croquis » pris sur le vif plongent le lecteur au cœur de l’action. Alors, oui, le Soyouz façon Montaigne est moins impeccable qu’un trois-mâts par Patrice Pellerin, mais pas moins efficace, car direct et facilement compréhensible.

Incroyable épopée racontée de main de maître, Dans la combi de Thomas Pesquet offre peut-être le meilleur témoignage de la difficulté que représente un aller-retour dans l’espace, autant au niveau humain que technique. Cinq, quatre, trois, deux, un, zéro : mise à feu !