Divinity 3. Divinity III : Stalinevers

Q uelqu’un a changé la réalité ! À la place de la seconde guerre mondiale, le monde a été confronté à une invasion de l’Union Soviétique de Staline. Peu à peu, les pays sont tombés. La rébellion existe mais elle est progressivement étouffée par la répression menée par le Komandar Bloodshot, Peter Stanchek le psiotique et Aric. Pourtant, l’agent du Politburo Colin King sait que quelque chose ne fonctionne pas. Surtout, il pense avoir trouvé la clé pour changer le cours des choses. Il doit atteindre l’homme appelé Divinity et l’amener à sortir de l’apathie dans laquelle il s’est réfugié.

Ce troisième, et dernier, épisode de Divinity est conçu sur une idée plutôt intéressante : l’Histoire du vingtième siècle a été modifiée et la planète est sous le contrôle d’une dictature communiste. Si le concept n’est absolument pas novateur, il trouve ici toute sa force dans la cohérence de sa description et son imbrication avec l’univers Valiant. Ainsi, Matt Kindt mène parfaitement son affaire, entretenant avec réussite l’ambiance oppressive et le trouble qui en résulte. De plus, il sait fort bien ménager des surprises et utiliser les différents personnages. Au rayon des bémols, il est dommage que le "stalinevers" ne soit pas un peu plus développé et qu’il soit décrit de manière un peu trop manichéenne.

La série centrale est traversée de mini-séries qui se focalisent sur certains super-héros. Les parties écrites par Jeff Lemire (Bloodshot), Joe Harris (Aric) et Scott Bryan Wilson (Shadowman) sont suffisamment bien menées pour être accessibles à tous et prendront certainement une autre saveur pour ceux qui connaissent ces figures Valiant. Les épisodes sur Archer & Armstrong (Eliot Rahal) et ceux consacrés aux origines de la Brigade Rouge (Matt Kindt), la garde rapprochée du régime, sont plus anecdotiques, voir décevants.

Sur le plan graphique, le constat est identique. Le travail sur les mini-séries au scénario plus faible n’est pas très attrayant, tandis que le reste est globalement accrocheur. Sur le thème principal (Divinity), Trevor Haisine fait un boulot formidable, en particulier grâce à sa science de la mise en scène. Il se montre tout aussi à l’aise dans l’action que dans les temps plus calmes. Ceux qui ne sont pas allergiques à son trait numérique apprécieront le passage de Clayton Crain sur Bloodshot.

Les qualités de cette œuvre sont assez nombreuses et fortes pour en estomper les points faibles et en faire un divertissement solide.

Moyenne des chroniqueurs
7.0