Reine d'Égypte 2. Tome 2

S othis est apparue dans le ciel, annonçant le début de l'année selon le calendrier solaire. Pour cet événement symbolique, Hatchepsout se sent prête à faire sa première visite en tant que reine. Thoutmosis II étant parti réprimer une révolte, cette liberté toute nouvelle la grise. Son enthousiasme sera cependant de courte durée. En effet, lors de son arrivée sur le chantier de construction de Karnak, elle se rend vite compte des conditions de travail pénibles et de la sévérité des contremaîtres. Son proche conseiller, Senmout, lui rappelle que l'empathie n'est pas de mise vu son rang, souffrir est un honneur pour la plèbe. Ce rappel à l'ordre, loin de juguler ses ambitions, va au contraire la conforter dans sa volonté de gouverner pour son peuple et non pas à ses dépends. Avec cet objectif on ne peut plus louable en tête, elle donne un coup de pied à la fourmilière et bouleverse l'ordre bien établi de l'élite.

Après un épisode de présentation des personnages et du contexte (cf. tome 1), Chie Inudoh offre du souffle et de la profondeur à son récit en complexifiant les enjeux. Entre inimitiés et alliances stratégiques, manigances et jeux de dupes, les clans se créent sans lésiner sur les coups bas. L'aspect sentimental (jalousies entre favorites du souverain, commérages sur sa relation avec Senmout) crée une dimension dramatique nouvelle qui, ajoutée à l'élargissement du contexte historique (fêtes, harem, commerce, politique étrangère), attise l'intérêt. Si le manichéisme reste bien marqué, il a l'avantage de clarifier les positions de chacun. L'auteur aime son héroïne et le prouve en lui accordant du charisme, sans pour autant l'épargner.

La qualité du graphisme est maintenue. Le côté fan-service pourra agacer certains (mensurations de mannequin, tenues avantageuses) ou être un atout pour les autres. Votre avis Messieurs-Dames ?

Cette suite assure un bon relai avec la mise en place du premier tome. Si le scénario ne gagne pas en subtilité, il prend de l'ampleur, gardant le bon compromis entre culture et divertissement.

Moyenne des chroniqueurs
6.0