Faucheurs de vent 1. Le Carrousel des cabochards

1917, Louis Lafitte, jeune et fanfaron, joint l’escadrille des Faucheurs de vent. Intrépide, défiant les règles et faisant preuve d’imprudence, il est rapidement rejeté par ses camarades, particulièrement par Alexandre Marais, lequel, depuis un spectaculaire accident, dissimule son visage. Dans les airs, les choses sont tout aussi compliquées. Les Allemands sont de redoutables opposants, principalement Nikolaus Stipetic, véritable terreur du ciel, qui souhaite en découdre avec son adversaire défiguré, à un tel point qu’il refuse d’engager le combat si l’avion n’est pas piloté par un homme masqué.

Le récit, signé Thierry Lamy est simple et classique. Loyauté, courage, vengeance et amour sont au rendez-vous. L’histoire prend essentiellement la forme d’une succession d’épisodes houleux. La psychologie des personnages n’est tout de même pas en reste, notamment les conflits entre les conscrits d’origines diverses appelés à se serrer les coudes, malgré tout ce qui les sépare. L’anecdote évolue peu dans cet opus initial, mais une chute inattendue laisse présager le meilleur dans les prochains albums de cette série qui devrait en compter trois.

Le dessin hyperréaliste de Cédric Fernandez est impeccable. Ses scènes d’action sont spécialement réussies ; il est évident qu’il prend un vif plaisir à illustrer les aéronefs, mais également les mines patibulaires des militaires, sans oublier les jolies filles. Le découpage est audacieux ; par moments, c’est à se demander s’il n’est pas l’allégorie des batailles : cases de formats décroissants superposées pour donner une impression de plongeon, objets sortis du cadre, changements d’angles abrupts… Bref, le lecteur se fait brasser.

Une bande dessinée d’aventure traditionnelle dans le sens noble du terme.

Moyenne des chroniqueurs
6.0