Ils ont fait l'Histoire 20. Luther

1505, l'empereur Maximilien Ier règne sur Allemagne. C'est le début de la Renaissance, les villes sont en pleine expansion, les écoles sont florissantes et l'enseignement est mis en valeur. Après ses cours, Martin consent à prendre un peu de plaisir avec des amis, juste le temps d'un verre. Ce brillant étudiant en droit ne peut s'empêcher de culpabiliser, c'est autant d'heures perdues, à ne pas s'instruire. Le lendemain de cette sortie, sur le chemin de l'université d'Erfurt, un violent orage éclate et la foudre tombe près de lui. Sa peur de la mort et du jugement divin le fait s'en remettre au Créateur : la promesse sacrée d'un engagement total contre la vie sauve. C'est le début d'une vocation profonde et inaltérable, une vision nouvelle qui impactera indéniablement la religion.

Martin Luther est avant tout un moine qui, au fur et à mesure de sa carrière, devint professeur de théologie et écrivain. Il critiqua véhément les pratiques de l’Église catholique, en particulier le commerce des indulgences qu’il trouve contraires aux enseignements de la Bible. Grâce à ses protecteurs, il a défini ses concepts réformateurs et jeté les bases des premières Églises protestantes. Rapidement, ses idées se répandent à travers l'Europe, notamment grâce à l’imprimerie.

Le scénariste Olivier Jouvray (Lincoln) et l'historien Matthieu Arnold, ont pris le parti d'aborder une courte période de l'existence du prêcheur, de 1505 à 1525, de sa révélation jusqu'à son mariage avec Catherine de Bore. Cette volonté vise à exposer son évolution spirituelle et intellectuelle, la construction de sa personnalité et de sa psychologie. En se basant sur l'abondante documentation (écrits biographiques, correspondance, propos, œuvres...), les auteurs proposent une interprétation juste et exposée de manière claire. Les dialogues sont pertinents (fictifs et extraits de discours) et évitent un côté bavard ennuyeux. S'ils avouent avoir pris certaines libertés sur les débuts de sa vie, le soucis de l'objectivité est perceptible comme en témoigne le respect des points de vue qui s'opposent.

Filippo Cenni (Saint-Louis) offre un dessin réaliste classique et de bonne facture, particulièrement dans la reconstitution des décors et des bâtiments. Les couleurs sobres et les effets de lumière discrets instaurent une ambiance austère mais douce qui convient bien au contexte abordé.

Vingtième tome d'une collection dédiée à mieux faire connaître les grandes personnalités de ce monde (toutes époques et tous domaines confondus), Luther propose un éclairage intéressant sur la période maîtresse d'une figure marquante de la foi. Le lecteur pourra à la fois s'instruire et se distraire. Que demande le peuple !

Moyenne des chroniqueurs
6.0